A la fin du mois de mai, nous sommes partis un week-end à la découverte des "Portes de Fer". Il s'agit de suivre le Danube qui se rétrécie pour former des gorges dont une rive se situe en Roumanie et l'autre en Serbie.
Le défilé compte environ 130 km d'un point à un autre.
A l’époque où le défilé marquait la frontière entre les empires austro-hongrois et ottomans, une immense chaîne en fer traversait le fleuve à l’endroit le plus étroit, c'était le passage de la douane pour les navires. C’est l’ensemble de la région qui a ensuite reçu ce nom des Portes de Fer.
Nous avions décidé de commencer par la rive roumaine car aux dires des guides touristiques le côté serbe est le plus beau nous l'avons donc gardé pour le retour.
Nous sommes partis tôt le matin de Belgrade et notre première halte pour rejoindre la Roumanie a été le petit village de Bela Crkva encore en Serbie. A première vue difficile de dire s'il s'agit d'une base de loisirs abandonnée ou simplement encore fermée en attendant la saison touristique...
Bref, à 10h pas un chat à l'horizon, mais une multitude de grenouilles qui faisaient un bruit d'enfer. Des bungalows fermés mais deux trois ouvriers en train de nettoyer ce qui pouvait être une plage.
Voici quelques photos de ce lieu un peu perdu.
Et pour vous permettre de comparer, voici un lien internet vers la page touristique du lieu, en descendant un peu sur la page sur la gauche vous avez un diaporama de photos avec sensiblement les mêmes vues mais avec beaucoup de monde :
http://www.belacrkva.org/index.php/jezera/glavno-jezero.
Cela doit être exclusivement en juillet et août...
Nous reprenons la route direction la frontière roumaine et une fois celle-ci passée nous filons vers les rives du Danube.
Tout le long de la route qui longe le Danube des pêcheurs se sont installés, peu importe qu'ils empiètent ou non sur la route, le week-end, le pêcheur est roi et installe son campement.
Pour cette première incursion en Roumanie, même si nous sommes dans l'Union Européenne, pas de grosses différences avec la Serbie, nous en sommes même à nous demander si cela n'est pas encore plus pauvre.
La Danube est si large à cet endroit que cela ressemble plus à un gigantesque lac, mais sur cette route il y a aussi beaucoup de constructions délabrées où il est difficile de savoir s'il s'agit de ruines où de lieux de vie...
Mais quelques kilomètres plus loin, le véritable début des gorges avec des paysages bien plus majestueux.
Au détour d'un virage nous tombons sur le Monastère de Mraconia,
Nous continuons notre route pour arriver au lieu le plus touristique de cette rive roumaine, la sculpture de Décébale, commandée et financée par un milliardaire italo-roumain Joseph Constantin Drăgan
Cette sculpture, la plus haute d'Europe (40m de hauteur, 20m de large) a été commencée en 1994 et terminée en 2004. Décébale est le dernier roi des Daces, la Dacie (Dacia en latin) était un territoire de l'Antiquité qui couvrait les actuels pays de la Moldavie et de la Roumanie. Décébale a régné de 87 à 106 et se serait suicidé après sa défaite face à l'empire romain.
Il semblerait que les véhicules "DACIA" fabriqués en Roumanie sous couvert d'un contrat de licence signé entre Renault et le gouvernement roumain en 1968 tiennent leur nom de cet ancien territoire.
Nous avons poursuivi notre route jusqu'à Dobreta Turnu Severin, où nous avons passé la nuit avant de reprendre la route le lendemain pour rentrer sur Belgrade.
C'est une grande ville portuaire sur le Danube. J'ai eu un peu de mal à me décider sur le choix de l'hôtel lorsque j'ai préparé ce petit week-end.
Tout au long de la route qui longe le Danube il y a une multitude de pensions de familles très bon marché mais les commentaires sur les prestations étant très souvent défavorables je me suis décidée pour un hôtel dans le plus pur style communiste dans le centre de Dobreta Turnu Severin.
Il a le mérite d'accepter la carte bleue, c'est déjà pas si mal ! Aucun charme bien entendu, mais la chambre était correcte.
Après nous être installés, nous sommes partis à la découverte du centre ville, complètement mort à 16H. Hormis un mariage qui mettait un peu d'animation tous les magasins étaient fermés et peu de monde aux terrasses de café. En revanche le soir toute la population était dehors!
Les cafés étaient bondés, il y avait un match de foot important je ne saurais vous dire lequel mais toujours est il que nous avons eu beaucoup de mal à trouver un endroit où diner. Il y avait aussi une sorte de kermesse, bref un contraste saisissant avec l'après midi.
Voici en quelques vues les principales curiosités de la ville.
Mais le plus important pour cette ville c'est la centrale hydroélectrique construite pendant la période communiste sur le Danube. Sa construction a débuté en 1964 et le barrage a été inauguré le 16 mai 1972.
C'est la plus grande centrale hydroélectrique en Europe. Le barrage a fait monter le niveau des eaux de 30 mètres en amont et englouti plusieurs dizaines de villages. La production d'électricité est partagée entre la Serbie et la Roumanie de manière équitable.
Au moment de sa construction il a fallu tenir compte des vestiges romains aux environs du site notamment la "Table de Trajan" et les restes de la voie romaine menant au pont de Trajan. Il a donc été décidé de découper la table, avec toute la roche qui l'entoure, et de la remonter 50 m plus haut, de manière à la rendre visible depuis le fleuve.
Pour le pont, des morceaux des piles sont encore visibles aussi bien du côté serbe que du côté roumain.
Nous ferons peut être une prochaine fois le défilé des portes de fer en bateau ce qui nous permettrait alors de photographier cette fameuse "Table de Trajan" qui n'est pas visible autrement que depuis le fleuve.
Ce barrage accueille également bien entendu le trafic routier et permet de passer la frontière.
Mais comme nous avons l'esprit aventureux, en repartant de Drobeta Turnu Severin le dimanche matin, nous avons pousser un peu plus loin pour traverser le Danube et passer la frontière à un autre point situé à une soixantaine de kilomètres. La carte routière mentionne une dernier passage possible avant de se retrouver en Bulgarie.
Nous sommes donc arrivés au point frontière où il y a une seconde usine hydroélectrique et un second barrage dénommés les "Portes de Fer II".
Je n'ai pas réussi à trouver beaucoup d'informations sur ce site. Mais toujours est il qu'à 9h du matin côté roumain nous étions les seuls à passer la frontière, à priori il n'était pas possible de prendre des photos du site. Mais c'est bien mal connaître Pierre, une fois la frontière roumaine passée, il s'est arrêté un peu plus loin au milieu du pont et voilà le résultat de ces photos volées.
Malheureusement cela ne retranscrit pas l'ambiance mais je peux vous certifier que le lieu semble totalement abandonné, rien à voir avec l'activité de l'autre centrale.
Au bout du pont, c'est la Serbie et de fait la frontière serbe. Comme il y a une heure de décalage horaire entre la Roumanie et la Serbie il n'était que 8h côté serbe. Nous pensons que nous avons tiré le douanier de sa torpeur de la nuit quant aux contrôles de police les volets du poste étant fermés nous ne nous étions pas arrêtés, c'est le douanier qui est allé chercher le policier...
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Cathie (vendredi, 28 octobre 2016 21:10)
Merci j ai adoré comme d habitude. Bizarre la coutume du pain tu sais pourquoi il pense que sa porte chance? Bizoux